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denisbismuth.over-blog.com

Attention i Reprogrammation du code source. veuillez ne pas patienter !

 

 

Le modèle fondateur de notre société humaine s’ancre dans un code source connu et partagé. Ce code source apparait tout au long de notre histoire de l’humanité et plus récemment (environ 6000 ans) dans le projet de la société monothéiste construit autour :

 

- D’une résolution : croissez et multipliez. (Résolution qui ne comporte pas de limite.)

- D’un projet : s’approprier la terre (y compris la mer)

- D’un système de croyance : Dieu a donné la nature à l’homme pour l’exploiter à sa[1] gloire.  L’homme ne fait pas partie de la nature mais il est son maitre.

 

Ce projet atteint sa limite parce qu’il rencontre la finitude des ressources et le danger que représente la mise en coupe réglée de la nature.

 

Tout au long de ces siècles le projet s’est organisé autour d’une stratégie d’expansion dont on peut identifier quelques ingrédients questionnés dans leurs limites depuis la prise de conscience écologique récente.

 

 

NORMALISATION/CENTRALISATION

 

Le développement de la société industriel a consisté en un effort permanent d’Unification normalisation et de centralisation/concentration.

Normalisation pour l’interopérabilité des modes de production des énergies et des modes de communication : je peux charger mon téléphone partout en France (et en europe) et téléphoner dans n’importe quel point du monde, parce qu’on a normalisé et unifié tous les modes de production.

Il est évident qu’on ne pouvait pas imaginer un pays comme la France s’il n’y avait pas eu l’unification linguistique et politique. Si Brest, qui n’est pas sur le même fuseau horaire que Paris, continuait à parler Breton ce serait difficile d’envisager un voyage en train ou des échanges commerciaux profitables et économiques. L’unification au détriment des diversités est apparue une nécessité pour constituer un territoire unique favorisant le commerce et la mobilité.

 

Pour des raisons évidentes de rentabilité il a été nécessaire de centraliser la production : on a conçu d’immenses usines de production, des centrales électriques de plusieurs centaines de MgW. Il est évident que si le parc automobile avait été réalisé par des milliers d’artisans inventant chacun sa technique, nous n’aurions surement pas le même paysage automobile.

 

 

L’HYPER MOBILITE

Cette concentration/centralisation a rendu nécessaire le développement des technologies de distribution : un réseau de distribution de l’électricité, des routes le transport aérien etc.  et donc une hyper-mobilité. Ainsi la conséquence logique de cette concentration a été le développement de l’hyper-mobilité. Le tout étant piloté, régulé par un système financier tout aussi unifié et normalisé et nécessitant d’énormes investissement et donc un système bancaire et financier tout aussi gigantesque normalisateur et permettant une hyper mobilité des informations.

Cette concentration : centralisation/hyper-mobilité a un cout gigantesque en termes de ressource mais aussi en termes de diversité.

Cette question du cout de l’uniformisation des productions se perçoit d’une manière évidente dans ces milliers d’hectares en continus de maïs, de blé ou de colza qui s’étendent à l’infini. Ces déserts verts qui génèrent un besoin irraisonné de produits « phyto-insanitaires » pour obtenir une productivité détruisant les capacités de régénération de la terre. Ces hectares de terre sous l’éteignoir de l’agriculture industrielle (54% du territoire), de la route 3% du territoire) et des centres urbains industriels commerciaux 22% du territoire), ne laissent inutilisé que 4,6 % du territoire.

 Tant que la finitude des ressources n’était pas une question cruciale, les sociétés ont mis toute leur énergie à produire et s’étendre. Nous nous trouvons actuellement prisonnier d’une logique centralisation/hyper-mobilité dont nous sommes incapables de sortir sans changement de logiciel de l’organisation sociale.

 

Ce logiciel expansionniste n’est plus adaptée à la réalité d’un environnement dont les limites apparaissent à cause de notre puissance de destruction.

 

L’hégémonie de ce modèle porte en lui sa propre mort.

Le système s’est perverti avec le temps. Le mot « pervers » n’est pas à prendre dans le sens d’un jugement :  pervers est à prendre ici dans le sens ou "le moyen est devenu le but". Ce qui était un moyen (la finance, le progrès technique, le besoin d’organiser et contrôler etc..) est devenu un but à atteindre en soi.

On ne finance plus une usine pour produire des richesses mais on produit des richesses dans l’usine pour faire vivre la finance et produire de l’argent. La valeur totale des actions en bourse est plusieurs fois supérieure à la valeur réelle des entreprises. On ne crée pas des emplois pour produire mais on veut produire pour préserver l’emploi.

 

Les outils de régulation dans l’entreprise ou dans la société sont devenu une fin en soi. C’est le système bureaucratique des administrations (publiques ou privées) qui sont supportées comme un fardeau par les opérationnels alors qu’elles sont supposées venir les supporter.

 

Nous vivons cette période ou l’hégémonie d’un modèle d’organisation social qui cherche à contrôler le vivant pour se l’approprier, rencontre le destin qu’il s’est fabriqué : sa propre disparition.

Comme l’industrie agricole en choisissant la monoculture donne l’opportunité aux parasites de se développer, le modèle social hégémonique offre l’opportunité à ses propres ravageurs de le détruire.

Tous les virus et tous les terroristes sont comme ce serviteur qui murmurait à l’oreille du général qui rentrait triomphant paradant dans Rome pour célébrer sa victoire : « memento mori » : souvient toi que tu vas mourir.

 

La société Jacobine qui a fondé l’expansion industrielle sur le contrôle du vivant, se trouve mise en échec quand la complexité du monde vivant lui saute à la figure. Le vivant n’est pas plus complexe qu’avant mais on ne peut plus se simplifier la vie en le détruisant. Tenir compte de la complexité du vivant et de ses limites suppose de changer le code source de l’idéologie dominante.

 

[1] On notera l’ambiguité du « sa » dans cette proposition : est-ce pour sa propre gloire ou pour la gloire du totem qu’il s’est inventé pour justifier la position qu’il s’est donnée et le droit qu’il s’est arrogé de controler le vivant ?

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