Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
denisbismuth.over-blog.com

Mains propres âme trouble

 

Au moment du massacre de sabra et chatila au liban[1] je vivais dans un quartier juif de Paris. Cette nouvelle a bien entendu bouleversé mon âme d’humain et de juif.

Je fis part à un voisin coreligionnaire de mon trouble, ce à quoi il me répondit avec une grande violence : « nous on nous en a tué six millions alors on a de la marge ».

Cette nouvelle violence m’a laissé sans argument. Et je suis reparti avec mon bouleversement intact voire augmenté de cette nouvelle violence.

Cette position de la forme « œil pour œil dent pour dent » me semblait très loin des principes qui caractérisent la religion dont il se réclamait et je compris qu’il y avait différentes manières d’etre et de se sentir juif.

Le fait de se considérer comme faisant partie des victimes l’autorisait à se sentir légitime à justifier les crimes faits au nom de sa communauté.

Helas ! si la vengeance était utile pour faire la paix nous n’aurions pas eu à inventer le pardon. Mais la vengeance n’est pas efficace pour faire la paix, même, et surtout pas avec soi-même !

J’étais dans l’instant incapable de me poser la bonne question qui ressurgit aujourd’hui dans la situation dramatique que nous vivons douloureusement en Palestine occupée : a quoi correspond cette violence ? quelle est son utilité ? sa « fonction positive » ?

La réponse m’a été proposée par la lecture de Philippe Roth[2] qui parle de la réappropriation de la violence.[3]

La réappropriation de la violence peut prendre plusieurs formes et le témoignage de Claude Lanzmann sur la shoah en est une.  En effet, personne ne peut rester insensible a la violence contenue qui se dégage des témoignages et qui rejaillit immanquablement sur les spectateurs. Violence décuplée par le ton calme et précisément dénué de violence des témoins.

Cette violence, à l’opposé de la violence « œil pour œil » énoncé plus haut, fait partie des ressources permettant la réappropriation de la violence.

 

La réappropriation de la violence[4]  peut apparaitre comme un moyen de retrouver sa force de sortir de la position de victime expiatoire. Faut-il pour autant passer de la position de victime à la position de bourreau pour qu’un homme retrouve sa part d’ombre qui fait de lui un homme complet ?

C’est aussi une grave question que de chercher à se réapproprier sa violence en s’en prenant à d’autres que ses bourreaux et en exerçant cette violence sur d’autres victimes expiatoires si possible en position de faiblesse ? Des victimes expiatoires comme les palestiniens, ligotées par un droit international au service des intérêts particuliers du monde occidental encore dominant. Mais pour combien de temps ?

C’est au travers de cette notion de réappropriation de la violence qu’on peut analyser la question palestinienne.  Plus précisément la question de la complicité active ou passive des états et de nombreuses communautés juives du monde occidental.

Dans ma mésaventure proposée en début de texte il est un mot qui est particulièrement intéressant à analyser, c’est le « nous » de la phrase : on nous en a tué ….

Quel est ce nous ? il représente à mon sens la plus grande imposture spirituelle de notre époque.

Les juifs ne sont pas un peuple encore moins une nation. Y-a-t-il un « nous »  juif ? En aucun cas ce « nous » ne représente un groupe homogène qui défend des intérêts communs.  Il y a autant de manière d’etre juif que d’individu se réclamant de cette religion/ culture. Il n’y a pas une communauté juive, mais des communautés. Les douze tribus d’Israël représentent des réalités disparates qui ont suivi des chemins différents et surtout complètement disparue.

 

La plupart des hommes politiques qui sont aveugles à cette distinction trop subtile, leur fait assimiler à un même communauté les juifs antisionistes et les juifs prosionistes.

On pourra lire avec intérêt a ce sujet, l’ouvrage récent : antisionisme une histoire juive.[5]

 

 Le conflit israélo-palestinien du point de vue de la question de l’appropriation de la violence.

 

La perspective historique permet de rendre explicite des mécanismes psycho-sociaux que, sans elle, on ne comprendrait pas. Comment la perspective historique peut-elle éclairer ce qui se joue sur cette scène de grande violence au-delà des acteurs présents aujourd’hui ?

La situation en Palestine peut etre analysée au filtre du modèle de compréhension  proposé  par Johann Chapoutot[6] . il met en lumière dans son analyse une sorte de dialectique entre l’angoisse de disparition et la ferveur millénariste militante[7].

Cette angoisse qu’on sent encore présente et qui tente de se résoudre dans la ferveur sioniste et le soutien inconditionnel des communautés. Un soutien toujours indéfectible et  inexplicable et qui repose sur une justification irrationnelle du projet sioniste du point de vue d’une Europe qui se veut laïque : Dieu a donné aux juifs la terre de Palestine. (c’est vrai puisque c’est écrit dans la bible !)

Malgré des décennies de condamnation de l’état sioniste, rien ne vient proposer un vaccin contre ce virus de pensée qui semble avoir le pouvoir d’inhiber la capacité de réflexion des pouvoirs politiques.

L’angoisse qui pousse à la ferveur militante et militaire des sionistes est une manifestation de l’angoisse rémanente dans le reste du monde occidental du point de vue de la question juive[8].

 

Une ferveur qui autorise toutes les actions qui pourraient aider à solder cette angoisse, quelles que soient les conséquences. On retrouve dans cette violence et le soutien dont elle bénéficie les mécanismes d’agentification mis en   évidence par l’expérience de Milgramm ou la soumission à une idéologie autorise toutes les formes de violence au nom de cette logique considérée comme vraie et incontestable. Rappelons que l’expérience de Milgramm cherchait à mettre en évidence les mécanismes de la soumission du peuple allemand au nazisme. Et l’on voit ce mécanisme d’agentification s’actualiser dans les communautés juives du monde occidental. Le descendant de la victime de l’agentification devient acteur a son tour de ce processus qui donne la certitude d’avoir raison et que la fin justifie les moyens

Cet engagement à produire un comportement que l’on sait amoral ou criminel trouve son origine dans cette tension émotionnelle entre angoisse et ferveur qu’a bien décrit Ingrao[9] . Ce lien entre angoisse et ferveur qui conduit a tous les excès. En référence à Denis Crouzet[10] qui a montré que les actions violentes étaient des actions de « désangoissement » qu’on peut dépasser par la ferveur et le crime. Les guerres de religion qui ont servi de terreau à l’élaboration de cette théorie nous rappelle d’autres situations ou l’alibi religieux sert a justifier les crimes de « désangoissement ». Il a montré comment on s’en sort en projetant son angoisse vers l’exterieur par des projets de conquêtes et de colonisation cette promesse religieuse eschatologique se retrouve dans les projets sionistes les plus radicaux  « La violence génocidaire est lié à une espérance plus ou moins sécularisé » qui se matérialise dans le rêve sioniste.

Johann Chapoutot indique que la finalité du nazisme c’est « d’Assurer les conditions biotopiques de survie et de vie » d’une race ou d’un groupe apte à réaliser sa vocation biologique et historique. Le nazisme a été la seule réponse possible à l’angoisse partagée par les allemands face à la crise économique et idéologique des années 30 et aux deux guerres perdues (1870 et 1914-18) Et pour prospérer il est nécessaire de coloniser un territoire pour assurer la prospérité et la sécurité de la communauté. On retrouve là les ingrédients du projet sioniste à la recherche d’« Une terre pour vivre en sécurité »

 

Ainsi  le sionisme répond aux mêmes mécanismes irrationnels de réponse à l’angoisse par la violence. Une tentative tout aussi illusoire que vaine.

La Shoah a laissé une trace encore insoldée. L’angoisse de la disparition pour les victimes et leurs proches et une angoisse héritée et toujours active pour beaucoup.

Et tout aussi insoldée, la culpabilité des communautés européennes de n’avoir pas vu venir la Shoah, de n’avoir pas pu l’empêcher et n’avoir toujours pas su gérer la question juive et mettre fin à l’antisémitisme.

 

Aujourd’hui l’histoire de l’état d’Israël semble se conclure comme se sont concluent toutes les tentatives de créer un état basé sur une idéologie religieuse : la tyrannie et le fascisme et le terrorisme d’état,. Étape nécessaire avant le chemin vers un état laïc et, avec un peu de chance démocratique, après ce processus sanglant en forme d’holocauste au sens de Gilles Kepel[11]

L’histoire du monde est jonchée de ces tentatives illusoires d’organiser un état autour d’une idéologie religieuse. On l’a vu récemment avec l’état islamique que le monde occidental a été plus prompt à combattre que le sionisme. On l’a vu avec l’inquisition.

La création de l’état d’Israël ressort d’un long processus né à une époque où l’antisémitisme et le sionisme naissaient dans un même mouvement.  L’un comme l’autre faisait des juifs une communauté un peuple en tant que telle. Un peuple a chasser ou à éliminer pour l’un, un peuple à sauver pour l’autre. Avec une alliance objective entre le sioniste et les antisémites autour de l’idée de vider l’europe de ses juifs. On voit bien là comment l’illusion sioniste repose sur les mêmes incohérences intellectuelles que l’antisémitisme. Ce lien reste encore d’actualité avec un premier ministre actuel se réclamant du fascisme et de mussolini.

En ces temps de crise ou le ghetto, la « chambre à gaza » tue autant voire plus que les camps de la mort, on voit les représentants des communautés juives du monde occidental se terrer dans un silence coupable ou perdre leur âme dans une défense d’arrière-garde vouée à l’échec.

Certains accusent mollement le gouvernement israélien actuel « d’aller trop loin ». Pourtant le gouvernement israélien ne va pas « trop loin » il va juste « au bout » de sa logique sioniste. Il ne fait pas autre chose que ce qu’il a toujours fait avec la complicité passive ou active des différentes communautés. Il fait très bien depuis 1948 ce pourquoi il existe : exercer la violence avec Dieu et le monde occidental a ses cotés.  Sa manière d’aller au bout de sa logique permettra sans doute qu’on commence à se poser quelques bonnes questions :

Une des questions est de savoir quelle est l’utilité de la création d’un état juif pour les juifs?

Je comprends bien la logique de la position d’un juif antisioniste : Pas de raison de défendre cette idée absurde qu’est le projet sioniste puisque je n’ai pas l’intention d’aller ailleurs que dans ce qui est mon pays actuel. Je suis citoyen d’un pays appartenant à une communauté qui constitue ce pays.

Certains juifs d’Afrique du nord ont tenté de participer au rêve sioniste y ont trouvé un pays tout aussi ségrégationniste que celui qu’ils ont quittés ! Et ils en ont revenus.

 

Par contre il est une logique qui m’apparait un peu moins évidente c’est celle d’un juif sioniste qui n’a pas l’intention de « faire son allia » d’émigrer en Israël, et qui malgré tout défend inconditionnellement un état qui viole absolument tous les principes de la religion dont il se réclame. Pourquoi soutenir la création d’un état colonial quand on n’a pas envie d’y vivre ? qu’est-ce que cela répare ? ou plus exactement : qu’est-ce que cela tente de réparer ?

 

De la même façon, comment comprendre la logique des états occidentaux, prompts à partir en guerre contre l’état islamique ou a dénoncer l’Iran religieux, tout en protégeant inconditionnellement les crimes sionistes depuis 1948 perpétrés avec l’alibi de la religion et des arguments aussi extravagants que « Dieu a donné la terre aux juifs » ?

Quelle est la logique de tout cela ?

 

Comme souvent dans les comportements irrationnels il y a une rationalité cachée. Une rationalité qui peut se révélée absurde et qui n’est pas saisissable tant qu’elle reste cachée. On peut faire l’hypothèse qu’il y a un bénéfice secondaire impensé dans ce comportement irrationnel qui consiste pour un juif a soutenir inconditionnellement un état qui fait exactement tout ce que sa religion interdit.

On peut creuser l’hypothèse de l’appropriation de la violence comme moyen de solder la souffrance.

Sinon comment comprendre le soutien des communautés juives et une partie de la communauté internationale à ces crimes ?

Les vrais héritiers des victimes de la shoah ne sont pas forcément ceux qui ont fui la réalité européenne de leurs parents pour fonder un état imaginairement religieux. Les vrais héritiers sont ceux qui, en bon antisioniste ont compris que la terre des juifs n’est pas forcément une terre physique, la terre de Palestine. Ceux qui sont resté sur la terre de leurs ancêtres et qui ont compris que la terre des juifs comme « gens du livre » c’est le ciel, « eretz israel » c’est l’esprit. Qui ont compris que vouloir donner une terre la judéité c’est vouloir la mettre en terre.

 

Bien que condamnant à des milliers de reprises par les instances internationales de l’ONU, le monde occidental n’arrive pas à franchir le pas du divorce avec le soutien à l’état « hébreu ».

Leur soutien à Israël est lié à cette culpabilité née de la shoah. Un peu comme une mère qui n’a pas vu à temps l’abus dont a été victime son enfant, a du mal à le condamner quand, à son tour il devient abusant. On peut se demander pourquoi la communauté internationale a autant de mal à condamner un état qui prend comme étendard  les plaies de ses ancêtres pour devenir à son tour tortionnaire. Le soutien implicite au sionisme d’une partie de la communauté internationale peut etre vue comme une réaction de culpabilité.

 

En laissant faire la violence par procuration le monde occidental participe à ce travail d’appropriation de la violence. Une sorte de délégation de pouvoir.

L’appropriation de la violence comme moyen de solder la shoah est une question qui concerne autant ceux qui vivent dans l’illusion que les juifs sont une communauté solidaire et unie, que ceux qui aimeraient bien solder la question juive en Europe.

 

Le sionisme est un Golem produit de notre civilisation. Un golem né en même temps que l’antisémitisme avec lequel il existe une alliance objective. Un golem démoniaque dans le sens grec de « daemon », qui participe par son action destructrice a la réinstallation de la communauté juive dans sa puissance. Du moins lui en offre-t-il l’illusion !. Ce golem sioniste a produit son propre golem qui est le Hamas. Comme la CIA a produit Ben Laden  ou la Russie le commandant Massoud.

On n’a pas de mal à imaginer que sans l’occupation et le vol des terres palestiniennes il y a fort à parier qu’il n’y aurait pas eu de Hamas. L’alliance objective entre le gouvernement sioniste et le Hamas est une évidence quand on écoute certains politicien sioniste comme  Smotritch ministre d'extrême droite qui déclarait: « le Hamas est notre chance, l'autorité palestinienne notre fardeau ».

 

En reprenant le langage de la mystique religieuse qui sert d’alibi au crimes sionistes on pourrait  dire que ce conflit est un conflit diabolique (diabolus le grand diviseur). Il se fonde sur une division artificielle entre les communautés juives arabes et chrétiennes qui ont toujours vécu ensemble sans heurts majeurs jusqu’à la création de l’état d’Israël.

Le Hamas est démoniaque dans le sens grec de « Daemon » la violence destructrice comme tentative de créer une brèche dans la double contrainte dans laquelle sont enfermés les palestiniens. Un geste de désespoir pour sortir de la paralysie et relancer le mouvement. On peut voir dans l'acte du Hamas un acte désespéré d'un peuple pris dans des paradoxes sans solutions et qui n'a trouvé que ce moyen pour que l'on cesse de détourner le regard, de nier la situation, de tempérer le règlement du problème. Un peu comme un enfant qui ne trouverait que dans le suicide ou le meurtre d’un des siens, la seule porte de sortie pour échapper aux doubles contraintes dans lequel il est enfermé et, qui le rendent fou.

 

Le 7 octobre a fonctionné comme un révélateur un catalyseur provoquant une sorte d'épiphanie morbide obligeant tout le monde a dévoiler :


Le Hamas dans cette situation c’est daemon a l'œuvre qui oblige à mettre en lumière (lucifer) le diabolique (diabolus qui divise) de la situation de double contrainte dans laquelle le monde occidental a laissé s'enfoncer toutes les populations de Palestine occupée : Les victimes sont autant les Palestiniens chassés de leurs terres que les colons naïfs se laissant porté par la promesse d'une terre. Comme les Français à qui on avait promis le paradis avec la colonisation de l’Algérie. Des populations victimes des enjeux et des jeux de manipulation d’un monde occidental soucieux uniquement de ses intérêts. Un occident qui a mené une politique du non-dit, Laissant dans le silence et donc l'impensé les déterminants de ce crime initié en 1948 quand l'ONU s'arroge le droit de distribuer des terres a des rêveurs criminels prétendant que c'est dieu qui en a décidé ainsi.
Toute colonisation est criminelle même si ceux qui colonisent ont dieu a leur côté. 

 

La situation créee par le hamas a une fonction de révélation des non-dit, une révelation des prises de positions individuelles qu’on n’attendait pas forcément: On entend dans les médias des artistes juifs comédiens chanteurs appeler au meurtre ou faire œuvre de violence verbale. Ces artistes qu'on a pu apprécier dans leur personnage public mais qui révèlent leur naïveté et leur part d'ombre quand la réalité devient trop manifeste.

 

 

 

Il n’y a pas de bon et de méchant dans cette histoire mais juste des populations qui sont enfermées dans des doubles contraintes et qui pensent cesser de souffrir en utilisant la violence comme échappatoire et comme dernier recours.

Le conflit palestino-sioniste est aussi diabolique dans le sens de Lucifer (qui porte la lumière) dans la mesure où il permet de mettre en lumière les éléments d’une double contrainte dans laquelle sont enfermés les acteurs de cette tragédie qui se joue en terre de Palestine.

La violence des affrontements oblige les parties prenantes à cesser de différer le solutionnement de la question juive et oblige chacun a prendre position. Elle oblige toutes les parties à cesser de détourner le regard et de tergiverser à l’aide d’arguments fallacieux du type « droit des peuples ».

Lucifer est à l’œuvre dans la quantité de parole produite pour tenter de faire la lumière sur cette question encore en gestation. On n’a jamais autant produit de réflexion et de sens à propos de la question du sionisme, de son rapport à la judéité et à l’identité juive. Par la violence de la réaction du Hamas le peuple palestinien nous contraint a nous expliquer avec nous-même, à prendre position, à poser les problèmes pour résoudre cette question juive qui est latente depuis longtemps sous la forme d’une double contrainte impensée ou mal pensée.

Il faut cesser de nommer cet épisode sanglant « la guerre d’Israël contre le Hamas» c’est un épisode, sans doute un des derniers, de la guerre coloniale sioniste.

 

La violence faite au palestinien est autant un moyen de sortir du statut de « peuple victime » derrière lequel se réfugient les sionistes. Il est par ailleurs un moyen de régler la question de la place des juifs dans les sociétés occidentales en ce sens qu’elle permet et oblige en même temps chaque juif qui soutient les crimes sionistes à se questionner sur l’ambiguïté de sa position.

. C’est aussi l’opportunité de sortir définitivement de la confusion entre juif et sioniste.

 

Responsable et coupables ?

La question reste entière de la responsabilité des communautés. Si le gouvernement israélien est coupable de crime contre l’humanité et de génocide qui pourront etre jugés dans un nouveau Nuremberg, qu’est ce qui permettra de juger de la responsabilité des complices du sionisme ? Ceux qui s’en sont rendu complice activement ou passivement et qui, de bonne foi ou de mauvaise foi ont donné des ressources et leur bénédiction a la perpétuation de crimes contraires aux principes de la Thorah.

Au fond les communautés juives internationales sionistes par leur complicité silencieuse ou actives ont laissé le sionisme faire le « sale boulot » de réappropriation de la violence en donnant quelques sesterces récupérés dans des communautés juives abusées. Abusées comme ont pu l’etre les militants communistes défendant le régime soviétique. Si on peut considérer les acteurs du sionisme comme coupable au même titre que les ceux des allemands qui ont soutenu activement le régime nazi, on peut considérer comme responsable ceux qui par un soutien actif ou une acceptation passive laissent faire pour tirer les marrons du feu de l’angoisse.

Mais la réappropriation de la violence n’a pas plus n’est pas la solution. car la vengeance ne solde la souffrance, et la réappropriation de la violence en s’en prenant à plus faible que soi ne fait qu’accroitre la responsabilité et la culpabilité surgira quand il faudra rendre des comptes. Il faudra plus qu’un jour par an de grand pardon pour solder cette complicité passive.

Tout porte à croire que l’aventure sioniste arrive à son terme. Son rôle de fer de lance de la violence vengeresse a montré son absurdité et sa vanité. Maintenant les soutiens juifs du sionisme ont eu leur sacrifice leur holocauste. Les milliers de victimes innocentes ont signé de leur sang le retour des victimes dans la normalité de l’humain. Les juifs sont comme tout le monde mais un peu plus disait je ne sais plus quel humoriste. C’est ce un peu plus qu’on vérifie ici à la fois par la violence des crimes sionistes et l’entêtement criminel des communautés juives ou pas a soutenir contre toute logique cet holocauste des innocents. Meme si ce jour parait encore loin quand on voit comment les communautés juives et la communauté internationale continue à soutenir inconditionnellement les crimes sionistes, on se demande où est le seuil de déclanchement de la rupture de cet engagement inconditionnel ? combien de mort et de destruction faut-il qu’il y ait encore pour que le seuil de rupture soit atteint ? et ensuite ? ce n’est pas un seul yom kipour qui pourra solder la culpabilité. Des années voire des décennies de Kipour seront nécessaires !

 

 

 

 

 

 

 

 

[1] Le massacre de Sabra et Chatila a été perpétré, du 16 au 18 septembre 1982, envers des Palestiniens du quartier de Sabra et du camp de réfugiés palestiniens de Chatila, par les milices chrétiennes kataeb  (phalangistes), sous l’œil attentif de l’armée israélienne, faisant plusieurs milliers de morts civils.

[2] Philippe Roth Portnoy et son complexe

[3] Claude Lanzmann et « la réappropriation de la violence par les juifs » Par josyane Savigneau Publié le 16 mai 2001 à 00h00, modifié le 16 mai 2001 à 00h00
[4] Gasnier, Lou  La réappropriation de la violence physique par les femmes et les minorités de genre comme défense de soi et défense d’une cause. Focale sur un groupe de sports de combat et d’arts martiaux en mixité choisie de genre féministe. Université de Lille
Faculté des sciences juridiques, politiques et sociales. 2021

 

[5] https://www.syllepse.net/antisionisme-une-histoire-juive-_r_37_i_1053.html

[7] L’intérêt de l’approche historique réside essentiellement en ce que cela permet de mettre en évidence un processus semblable pour le nazisme et pour le sionisme. Ce qui permet de sortir de l’anathème « sionisme égal fascisme » qui se disqualifie lui-même quand il se conçoit comme un jugement de valeur. Déclarer « c’est des fachos » n’a pas grande utilité par contre décrypter les mécanismes sous-jacents permet de comprendre et avec un peu de chance limiter les dégâts.

 

[8] Une question juive sans réponse mais pour laquelle il serait intéressant de se demander pourquoi cette question agite le monde occidental capitaliste mais n’est pas une question pour les populations qui ne sont pas fondées sur le modèle monothéiste.

 

[9] Christian ingra La promesse de l'Est - Espérance nazie et génocide (1939-1943)9,10,11, Paris, éditions du Seuil, 2016.).

[11] Kepel G. Holocaustes. Israel Gaza et la guerre contre l’occident plon 2024

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article